tenir compte de l’imperfection inévitable et nécessaire de plusieurs espèces de ces souvenirs, ce qui est une grande faute encore, ensorte que nous croyons souvent nous occuper de la même idée que nous avons eue auparavant, tandis qu’il n’en est rien. Toutefois c’est toujours par les jugemens que nous joignons à nos souvenirs, qu’ils nous induisent à erreur ; et il est vrai de dire qu’en eux-mêmes et comme idée actuelle et isolée, ils sont certains et réels comme toutes nos perceptions. 4- les jugemens. nos jugemens consistent dans la perception du rapport de deux idées, ou plus exactement à percevoir que de deux idées l’une contient l’autre. Ce sont donc encore des idées composées ; car ils supposent au moins deux opérations intellectuelles, celle de percevoir les deux idées qui sont l’objet du jugement, et celle de percevoir que la seconde de ces deux idées est un des élémens qui composent la première. Quand nous le jugeons, par cela seul que nous le jugeons, cela est au moins dans notre esprit, si cela n’est pas de même dans la réalité. Ainsi, à parler exactement, il est vrai de dire qu’aucun de nos jugemens pris isolément n’est ni ne peut être
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