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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/269

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ne pourront ni s’accorder réciproquement qu’ils ne sont point un être puisqu’ils sont tous deux sûrs de sentir, d’exister sentans, ni convenir qu’ils sont tous deux le même être puisqu’ils sentent différemment, puisqu’ils existent sentant différemment. La seule chose qu’ils pourront se concéder mutuellement, par égard pour leur opinion commune, c’est que tout ce qui paraît les entourer, et qui n’a pas la conscience personnelle de son existence, n’existe

que dans leurs pensées à eux. Mais si dans leurs débats ils en viennent aux coups, il sera fort indifférent pour le battu que le bras de son adversaire soit un être réel, appendice de l’existence complexe de celui-ci, ou qu’il ne soit que l’assemblage des perceptions que lui battu en reçoit. Cela sera tout aussi égal au battant ; et les voilà revenus, à l’égard des êtres inanimés, à cette identité que nous avons reconnue entre les êtres qui sont causes, et les causes qui sont êtres.

seulement il va naître une difficulté. Ce bras conçu comme un fantôme, n’ayant d’existence que dans une faculté sentante, en a actuellement deux positives et bien distinctes, l’une dans la faculté sentante du battu, et l’autre dans la faculté sentante du battant. à la vérité il leur cause souvent à toutes deux des impressions