que leur vérité ou leur fausseté est manifeste, tandis que d’autres sont douteuses, c’est-à-dire, que l’esprit est incertain s’il doit accorder ou refuser son assentiment au jugement qu’elles expriment ; et il a vu que cette incertitude vient de ce que l’on ne sent pas bien le rapport qui existe entre le sujet et l’attribut, qu’il appelle les deux termes de la proposition. Il a cru qu’il n’y avait rien à dire sur les propositions évidentes ; et que toute la science humaine repose sur la résolution des propositions douteuses, puisque pour découvrir, ou démontrer, ou réfuter une chose quelconque, il ne s’agit jamais que de trouver la solution d’un principe mis en question : puis il s’est figuré que cette solution consiste toujours et uniquement à prendre un terme moyen, et à le joindre successivement aux deux termes de la proposition en question, ce qui forme deux autres propositions qui sont évidentes, et qui composent un syllogisme avec lequel il croit qu’on ne peut errer. Ainsi, par exemple, je suis incertain si l’homme est un animal ; je prends pour terme moyen entre homme et animal, un être qui a des mouvemens volontaires ; et je dis, un être qui a des mouvemens volontaires est un animal ; l’homme a des mouvemens
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