Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je le crois, que toutes nos erreurs viennent du fond de nos idées, et que pour les éviter il ne s’agit jamais que de voir nettement et certainement ce que renferme l’idée dont on juge, il s’ensuit inévitablement que la forme n’y fait rien, et qu’aucune forme de raisonnement ne peut faire qu’on soit sûr de bien connaître son idée, ni suppléer à cette connaissance, ni parconséquent être utile à rien, qu’autant que les précautions nécessaires pour suivre la formule obligent à observer l’idée plus ou moins bien. C’est effectivement là leur seul avantage ; et on l’obtiendrait plus sûrement et plus complètement en se bornant à recommander cette attention, qui dans le vrai est la seule chose réellement importante. Quant à la seconde demande, elle se partage en deux articles. La réponse au premier suit naturellement de ce que nous venons de dire. Car, s’il est vrai que tout consiste toujours à bien connaître l’idée dont on juge, et qu’aucune formule de raisonnement ne peut donner cette connaissance, ni y suppléer, il s’ensuit nécessairement que le syllogisme n’a à cet égard aucun privilége particulier ; que quand il conclut bien ou mal, c’est parceque cette condition indispensable est remplie ou ne l’est pas ; et