Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/388

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avec d’autres êtres susceptibles aussi de jouir et de souffrir. Car les droits d’un être sensible sont tous dans ses besoins, et ses devoirs dans ses moyens ; et il est à remarquer que la faiblesse dans tous les genres, est toujours et essentiellement le principe des droits, et que la puissance dans quelque sens que l’on prenne ce mot, ne peut jamais être la source que de devoirs, c’est-à-dire de règles de la manière de l’employer. Tout cela dérive immédiatement de la seule faculté de vouloir : car si l’homme ne voulait rien, il n’aurait ni besoins ni moyens, ni droits ni devoirs. Au contraire, notre nature, notre organisation est telle que chaque impression que nous recevons, chaque perception que nous avons, peut donner lieu à une de ces modifications internes, que nous appelons volontés ou desirs, soit par la manière directe dont cette perception nous affecte, soit par les circonstances que nous y remarquons, et les conséquences que nous en déduisons. Ces déterminations, ces desirs, varient à l’infini par leur cause, par leur objet, par la manière dont ils sont produits. Ils peuvent naître également d’une idée très-abstraite, ou d’une impression sensuelle, avoir pour objet des êtres physiques ou