propre, et que nous ne sussions pas encore, même comment la désigner ? Je le crains bien. Car celle que l’on nomme ordinairement science du gouvernement, se propose rarement le but que nous venons d’indiquer, et celle connue sous la dénomination de science sociale n’embrasse qu’une partie du sujet, puisqu’elle ne renferme pas l’éducation, ni même peut-être toutes les branches de la législation. Or, le système des principes propres à mener les hommes à leur plus grand bien-être, doit comprendre ceux de la conduite et de la direction de tous les âges, et sous tous les rapports. Ainsi voilà encore une science à nommer. Cependant avec les précautions convenables, nous pourrons employer les expressions usitées ; mais ici il se présente un sujet de délibération plus important. L’ordre dans lequel nous venons d’énoncer les différentes parties qui composent l’examen complet de notre faculté de vouloir, est-il bien celui dans lequel ces parties doivent être traitées ? C’est au moins très-douteux. Au premier coup-d’œil il paraît qu’on doit parler d’abord de nos besoins, puis de nos moyens, et enfin de la manière de nous amener à bien employer les uns à la plus grande satisfaction des autres.
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