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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/398

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de ses facultés ; mais nous avons vu que pour achever entièrement l’histoire de nos idées, il faut encore observer l’homme employant ses moyens de connaître à l’examen de tous les êtres, autres que sa propre intelligence. Il faut faire voir comment il découvre leur existence, leurs propriétés, et les propriétés de ces propriétés, et comment s’enchaînent les principales vérités résultantes de ses premières impressions, lesquelles vérités donnent ensuite naissance à une infinité d’autres d’un ordre secondaire, qui constituent les détails de chacune de nos diverses sciences physiques ou abstraites. C’est ce second ouvrage dont je dois actuellement esquisser le projet. Ce qu’il y a de plus important et en même temps de plus difficile dans tout traité sur une matière quelconque, c’est le commencement. C’est là ce qui décide de l’esprit et de l’effet de tout le reste. Un imbécille peut bien dire, et il y a beaucoup d’esprit à lui faire dire : « ce que je sais le mieux, c’est mon commencement. » mais tout homme qui pense, sent que c’est là la partie la plus épineuse de son travail, et qu’il ne peut se flatter de pénétrer jusqu’au commencement de son sujet, qu’autant qu’il