Aller au contenu

Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/399

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en a sondé toutes les profondeurs. Cela est vrai surtout de l’ouvrage dont il s’agit, qui ne doit être lui-même que le préambule et les préliminaires de beaucoup de sciences différentes. Pour donc en saisir avec précision le véritable commencement, et par suite en trouver avec facilité les divisions naturelles, je me reporterai aux endroits de mon traité de nos moyens de connaître, où j’ai expliqué comment nous apprenons qu’il existe dans ce monde quelque chose, qui n’est pas notre vertu sentante elle-même, mais qui l’affecte et agit sur elle. J’y vois que tant que notre système sensitif ne réagit que sur lui-même, nous ne connaissons que notre propre sensibilité, et notre propre existence ; mais que dès qu’il met en action notre système musculaire par l’effet du sentiment, nommé volonté, notre faculté sentante est par cela même en contact avec des êtres, qui ne sont pas elle, et qui résistent à son impulsion. Elle agit sur ces êtres ; elle y produit des mouvemens qu’elle veut et qu’elle sent ; et quand ces mouvemens sont arrêtés, elle le sent aussi, et elle sent en outre que ce n’est pas par elle qui voudrait les continuer. Elle connaît donc qu’il y a d’autres êtres qu’elle ; ces êtres sont tous ceux que nous appelons des corps, à