Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/446

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joindre de nouveau à un être spécial et particulier, comme c’est sa destination première, ainsi que nous l’avons vu ; et que dès l’instant que nous avons ainsi fixé la valeur de l’unité, celle de tous ses multiples, et de toutes les combinaisons qu’on en peut faire, est par cela même nettement et rigoureusement déterminée. 3) il suit de là que quand nous avons ainsi réuni l’adjectif un avec un être connu et déterminé, on ne peut plus combiner cet être, ni le comparer sous le rapport de la quantité, qu’avec d’autres êtres pareils et égaux à lui. Nous pouvons bien dire, un cerisier, plus un cerisier, est ou devient deux, entendez deux cerisiers ; mais nous ne pouvons pas dire un cerisier, plus un poirier, est ou devient deux, car on ne saurait dire si c’est deux cerisiers, ou deux poiriers, vu que ce n’est ni l’un ni l’autre. à la vérité, on peut dire un cerisier plus un poirier, sont, ou font, ou deviennent deux arbres ; mais c’est qu’alors l’unité n’est plus, ni l’idée cerisier, ni l’idée poirier, mais l’idée arbre

et ce sont réellement des arbres en

général que l’on calcule, et non pas des arbres de telle ou telle espèce, ce qui est toute autre chose.