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Martin & Martine passèrent une année ainsi, exposés à toutes les injures de l’air. Sous les feux du soleil, le visage de la jeune fille finit par devenir presque aussi brun que celui de son compagnon. On remarqua, comme une chose merveilleuse, qu’au fur & à mesure que son teint se bronzait, ses traits paraissaient plus fins & plus réguliers. Son âme montait, pour ainsi dire, à fleur de peau & s’épanouissait sur sa figure. La douce majeſté du sacrifice rayonnait à son front comme une auréole.
La pauvre fille souffrait bien moins de son dur supplice que de la souffrance de Martin. Séparée de lui par l’énorme cloche, elle ne pouvait le voir ni même lui parler. À peine les infortunés essayaient-ils d’échanger un mot, qu’apparaissait la face patibulaire de Riboulet.
Le dévouement de Martine avait profondément touché le jeune prince, & maintenant il l’aimait autant qu’il en était aimé. Peut-être aussi leur éternelle séparation y entrait-elle pour quelque chose.