Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/108

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la porte, elle revêt vivement sa peau d’âne et suit les courtisans qui l’emmènent avec de grands éclats de rire. Étonné d’un pareil accoutrement, le prince n’ose croire que ce soit la jeune fille qu’il a vue si pompeuse et si belle.

« — Est-ce vous, lui dit-il, qui logez au fond de cette allée obscure, dans la troisième basse-cour de la métairie ?

« — Oui, seigneur, répondit-elle.

« — Montrez-moi votre main, dit-il en tremblant et en poussant un soupir. »

Alors de dessous la peau noire sort une petite main délicate, blanche et couleur de rose, ou la bague s’ajuste sans peine au plus joli petit doigt du monde ; l’infante fait un mouvement, la peau tombe, la princesse ravissante apparaît ; tout faible qu’il est, le prince se jette à ses genoux et les serre avec une ardeur qui la fait rougir.

La scène, on le voit, est ramassée en un seul point, et, malgré la faiblesse du style, présentée d’une façon très-vive. Tout n’est malheureusement pas de cette force dans cette version, et Peau d’Ane est encore à refaire ; mais qui oserait toucher à un sujet que Perrault a traité, l’eût-il d’ailleurs encore plus gâté par sa difficulté à manier le vers ?

Nous donnons in extenso ci-après les deux versions qui nous ont paru les plus dignes d’entrer en parallèle avec la version française. Chose curieuse