Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/95

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Ce récit, qui n’est qu’attribué à Desperriers et qui, dans tous les cas, est assez pauvre d’invention, a été fait avec des réminiscences de deux contes qui se sont mêlées dans l’imagination du narrateur : celui de Peau d’Ane pour la peau dont le père de la princesse veut qu’elle se couvre et, pour le boisseau d’orge que sa mère exige qu’elle lève grain à grain avec sa langue, celui des Fourmis que, dans une circonstance identique, Apulée met au service de la pauvre Psyché.

Vous trouverez d’ailleurs cette intervention des fourmis, dans lo Turzo d’Oro, du Pentamerone napolitain, et dans la Reine des Abeilles, des frères Grimm, où elle est beaucoup mieux amenée. Les fourmis du conte allemand aident le héros pour le récompenser d’avoir empêché ses frères de bouleverser leur fourmilière.

Perrault ne semble pas s’être servi davantage du récit de Straparole, qui était traduit depuis 1560 et qui, à part le déguisement de l’héroïne, se rapproche davantage de Peau d’Ane.

Thibaud, prince de Salerne, promet à sa femme mourante de ne jamais se remarier, « si l’anneau qu’elle portoit au doigt ne s’accommodoit au doigt de celle qu’il prendroit pour sa seconde femme. » Il est assez curieux que nous trouvions au début de ce conte l’anneau qui sert à dénouer celui de Perrault.