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Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/315

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en Chirurgie.

ladie, la lubricité de ces malades étoit aſſez conforme à la grande ſalacité que l’on attribue aux Satyres.

Ceux qui l’ont appellée Léontiaſe, ont conçû que la maladie & les malades avoient des raports aſſez ſenſibles avec le lion : par exemple, en ce que de-même que le lion eſt de tous les animaux le moins domptable, la Lepre eſt auſſi de toutes les maladies celle qui réſiſte le plus à tous les remedes qu’on peut employer pour la détruire ; & ils ont trouvé quelque convenance des Lépreux avec les lions, en ce que ces malades ont la face ſi hideuſe & ſi terrible, que leur regard n’eſt pas moins capable d’inſpirer une terreur panique & une certaine horreur, que l’eſt celui de ces animaux.

La Lepre des Grecs ſe connoît en ce qu’ayant commencé par une mauvaiſe Gale, les remedes dont on s’eſt ſervi pour la guérir, n’ont fait que la rendre plus opiniâtre & plus rébelle, parce que le ſerment de la Lepre qui agit dans la profondeur de la peau, ne peut pas être dompté par les remedes de la Gale, qui n’agiſſent que ſur ſa ſurface.

Cette maladie ſe manifeſte encore par la ſueur puante, par les aſpérités de la peau, ſa ſechereſſe, ſes fiſſures, ſon éroſion, par ſon inſenſibilité, ou par un prurit fort incommode & fort douloureux, pour le ſoulagement duquel, ſoit que les malades ſe grattent, ou