Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/184

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Mais, hélas ! cette consolation devait lui être enlevée le lendemain, comme on va le voir, et enlevée encore par son plus mortel ennemi.

Antoine, en sa qualité d’huissier, venait de servir une assignation dans le haut de la paroisse, lorsqu’en passant vis-à-vis de la maison d’Ambroise Campagna, il fut apostrophé de la sorte par ce dernier :

— Hé bien ! maître Antoine Bouet, tu as donc encore fait des tiennes l’avant-dernière nuit ?

— Comment cela ? que veux-tu dire ? demanda-t-il, s’arrêtant brusquement.

— Oh ! tu me comprends parfaitement, va ! reprit Campagna, s’efforçant de dominer sa colère.

— Je comprends que tu veux m’insulter, comme d’habitude, et qu’il est grand temps que cette démangeaison-là se passe, sinon…

— Sinon quoi ? fit Ambroise menaçant.

Et comme l’autre faisait mine de passer son chemin sans répondre :

— Tu me tordras le cou, peut-être ?

Et Ambroise, pris d’une colère terrible, les poings serrés, grinçant des dents, semblait prêt à bondir sur l’huissier.

Celui-ci eut peur. Il bégaya :