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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/12

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« Mes amis, dit-il, vous allez me donner votre parole d’honneur que rien de ce que je vais vous apprendre ne transpirera au dehors.

— Nous la donnons, firent les jeunes gens, en se levant tous à la fois.

— Très bien, messieurs. Maintenant, Champfort, écoute, et, surtout, pas de dénégations inutiles. Depuis plusieurs années, tu aimes d’un amour sans espoir ta cousine, Laure Privat. Voilà ta maladie ! »

À cette déclaration énergique, Paul Champfort se leva d’un bond. Une pâleur effrayante envahit sa figure, et, foudroyant Després de son regard, il murmura :

« Malheureux, qu’as-tu dit là ?

— La vérité, mon ami, répondit avec calme le roi des étudiants.

— Mais tu veux donc ma honte, mon déshonneur, pour jeter ainsi mon secret aux quatre vents de la curiosité publique !

— Ce que je veux, c’est qu’il ne soit pas dit que Paul Champfort aura frappé inutilement à la porte d’un cœur.

— Mais tu ne sais donc pas qu’elle ignore mon amour, et que je me laisserai mourir plutôt que de lui faire le moindre aveu.

— Ceci importe peu… Le temps et les circonstances peuvent amener bien des changements dans les situations les plus embrouillées. Je me charge de forcer la main aux circonstances… et, quant au temps, on lui fera prendre le triple galop, si besoin est.

— Oh ! non, je ne veux pas qu’une pression quelconque, morale ou autre, soit exercée sur cette en-