Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/154

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prudence, n’eut que le temps de se jeter à plat-ventre, et, là, immobile, il attendit…

Després reprit bientôt sa route, sans plus s’occuper de l’incident qui l’avait fait arrêter.

Quant à Lapierre, il remit son revolver dans sa poche et se prit à réfléchir profondément.

La situation était grave, et la brusque intervention de Després – nous lui conserverons ce nom – dans des affaires déjà singulièrement compromises n’était pas de nature à rassurer le prétendant à la dot de Mlle Privat.

Aussi ses premières méditations furent-elles sombres et découragées. Un moment même, le tenace chercheur de dollars eut l’idée de tout abandonner et de fuir des parages où se rencontraient des figures aussi peu rassurantes que celle du Roi des Étudiants. Le souvenir du terrible drame de l’îlot passa comme un fantôme dans la cervelle du coquin, et il eut peur – car il sentit planer sur sa tête l’inexorable vengeance que devait lui réserver l’amant de Louise.

Pourtant, il était dur d’échouer au port, quand trois jours à peine séparaient ce pauvre Lapierre du but qu’il poursuivait depuis de longues années.

L’ex-fournisseur passa bien un bon quart d’heure ainsi assailli par de noires pensées… Puis il se leva et parut prendre une résolution énergique :

« Ah ! ma foi, tant pis ! se dit-il ; je n’abandonnerai pas ainsi le champ de bataille sans combattre… J’ai déjà fait assez de sacrifices pour cette affaire : je ne lâcherai pas une si belle proie, quand je n’ai plus qu’à étendre la main pour la saisir… Et, d’ailleurs, ajouta-t-il, qui m’assure que ce Gustave de malheur connaisse le premier