Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/155

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mot de ce qui se passe ici ?… qui me dit que sa démarche ait le moindre rapport avec mon mariage ?… Rien, un simple soupçon. J’en aurai le cœur net et je saurai à qui en veut mon ancien ami…

« Au surplus, reprit Lapierre en se disposant à partir, si cet oiseau de pénitencier s’avisait de jaser un peu plus qu’il ne me convient, je lui ferai avaler une pilule qui le rendra muet pour longtemps. »

Et il frappa d’un air sinistre sur la poche où était son revolver.

Puis, voulant rattraper le temps perdu, l’espion s’engagea vivement dans le sentier parcouru par Després et se dirigea à pas de loup vers le rond-point.

Gustave, comme on sait, s’y était installé sur un banc à moitié enseveli sous un dais de rameaux entrelacés.

Du premier coup d’œil, Lapierre vit quel parti il pouvait tirer de cette disposition ; et, revenant sur ses pas, il fit un long circuit vers le nord, avec l’intention de s’approcher silencieusement du banc et d’entendre la conversation qui ne manquerait pas de s’engager.

Cinq minutes après, l’espion était à son poste, à dix pas tout au plus de son ancien rival et complètement abrité par les enchevêtrements du feuillage.

Il était temps. Laure arrivait, escorté de son frère, et le sinistre fiancé de la belle créole put constater que ses dispositions les plus mauvaises allaient se réaliser.

Il eut un moment de terreur et de rage. L’épouvante lui fit perdre la tête, et, une seconde fois,