Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/156

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le canon de son revolver se trouva dirigé vers la tête de Després.

Pourtant, le misérable se contint encore…

— Bah ! se dit-il, en abaissant son arme, il sera toujours temps… Et puis, je ne serais pas fâché de savoir au juste ce que pense et connaît de moi mon ancien rival.

Pendant ce monologue de Lapierre, les compliments d’usage s’étaient échangés entre le Roi des Étudiants et la jeune créole ; Edmond avait présenté son ami sous le nom de Gustave Després, puis s’était retiré à l’écart, comme l’on sait.

« Tiens, se dit l’espion dans sa cachette, il paraît que mon ami Lenoir a changé de nom… Voilà donc pourquoi j’avais perdu complètement sa trace… »

Et il se mit en position de ne pas perdre une seule des paroles de l’intéressant couple.

Cependant, la conversation avait fait du chemin… Després en était à raconter, avec les couleurs les plus saisissantes, les événements de Saint-Monat : l’enlèvement de Louise, le duel nocturne sur l’îlot, la dénonciation, le procès, la condamnation, puis enfin l’échec de Lapierre et ses ignobles calomnies…

L’espion écoutait, anxieux, inquiet, la poitrine serrée…

« Tout cela est peu de chose, se dit-il… Pourvu qu’il ne sache rien de "l’autre affaire" ! »

Et le bandit crispa sa main sur la crosse de son revolver.

Mais lorsque le Roi des Étudiants en arriva aux agissements de Lapierre dans le Kentucky ; lorsqu’il décrivit la monstrueuse hécatombe du "Cumberland Gap" ; lorsqu’il déroula sous les