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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/163

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Il allait bondir, quand Louise eut un soudain tressaillement.

« Reste, mon frère, Gustave n’est pas mort… son cœur bat, » s’écria-t-elle.

Et elle releva vers le bouillant Georges sa pâle et douce figure, où brillait un rayon d’espérance.

« Dis-tu vrai ? » exclama le petit étudiant, qui se précipita sur le corps de Després et appliqua son oreille sur la poitrine du blessé.

« En effet, dit-il au bout de quelques secondes, le cœur bat et ce pauvre Gustave est encore vivant… Tout espoir n’est pas perdu. »

Puis se relevant :

« Vite, à l’œuvre… Je cours chercher de l’eau… Nous le sauverons, Louise. »

Heureusement qu’un ruisseau coulait à quelques pas de là, sous le petit pont dont nous avons déjà parlé. Le Caboulot s’y transporta en deux enjambées et rapporta de l’eau dans son chapeau.

Quoique étudiant de première année, le jeune Gaboury aurait eu honte de ne pas savoir bassiner une blessure. Il lava donc à grande eau la plaie qui ouvrait le front de Després, puis la banda soigneusement avec le mouchoir de Louise, préalablement trempé dans le ruisseau.

Et, satisfait de son pansement, il regarda le blessé, lui tenant le pouls, comme aurait pu faire un vrai médecin.

Ce traitement si simple du futur docteur en médecine suffit cependant pour ranimer le Roi des Étudiants. Le pouls reparut à l’artère radiale ; la figure se colora imperceptiblement, et la respiration devint plus facile. Quelques mots inintelligibles s’échappèrent même des lèvres pâles du jeune homme.