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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/175

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— C’est la vérité, vrai ; et, tenez, il est là qui m’attend… il va me battre, c’est sûr.

— Pourquoi t’a-t-il donné cet argent ?

— Je l’ai rencontré il y a environ une demi-heure, dans le petit bois en arrière, comme je ramassais une brassée de branches sèches. Il avait une fille presque morte dans ses bras, et il m’a dit comme ça :

« — Y a-t-il du monde chez vous ?

« — J’sais pas, que j’ai répondu.

« — Vas-y voir, qu’il a repris ; je vais t’attendre ici.

« Et il m’a mis dans la main ces belles pièces blanches que je viens de vous montrer. Voyez, êtes-vous contente, à présent ?… direz-vous encore que je vous vole ? »

Et Simon, radieux d’avoir établi son innocence, oublia de nouveau sa commission et se dressa majestueusement devant sa mère.

Mais celle-ci ne le laissa pas jubiler longtemps.

— Imbécile ! cria-t-elle, triple fou ! tu ne vois donc pas que cet homme t’attend pour entrer ici et qu’il doit être furieux.

— Tiens, c’est pourtant vrai !

— Cours vite lui dire qu’il n’y a personne et qu’il peut venir sans crainte. »

Et la vieille poussa rudement son fils au dehors, pendant qu’elle grommelait entre ses dents :

« Une si bonne paye ! un Américain bourré d’or et qui m’a promis cent belles piastres, le faire attendre ! »

Cinq minutes plus tard, Simon rentrait, suivi d’un homme bien mis, qui tenait dans ses bras une jeune fille exténuée…