Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

parti je ne savais d’où ; vous vous souvenez que je vous ai mentionné spécialement le nom du matamore qui devait, paraît-il, venir jusqu’ici soutenir ses accusations ridicules en face de toute la noce ; vous avez souvenir de tout cela, n’est-il pas vrai ?

— C’est vrai… je me souviens parfaitement.

— Eh bien ! mademoiselle, comme ce jour là, je vous déclare de nouveau que j’aurais été heureux de voir monsieur Després exécuter sa menace et remplir son engagement ; j’aurais été charmé de pouvoir, d’un seul coup, fermer la bouche à ce vaillant chevalier redresseur de torts, digne émule de feu don Quichotte… Et tenez, mademoiselle, il n’y a pas encore à désespérer, puisqu’il n’est que deux heures et que le contrat ne se signe qu’à six… Attendons, et peut-être que la justice de Dieu voudra bien envoyer cet impudent papillon se brûler les ailes à la lumière de la vérité.

— Vous avez raison : attendons la justice de Dieu ! » répondit Laure avec gravité.

En ce moment, madame Privat pénétrait dans le salon et se dirigeait vers le groupe formé par son futur gendre et sa fille.

« Ma chère Laure, dit-elle en arrivant, je viens t’enlever ton fiancé pour quelques instants. Le notaire est occupé à dresser le contrat, et il a besoin de monsieur Lapierre pour certains renseignements. Tu permets, n’est-ce pas ?

— Faites, » répondit Laure, avec insouciance.

Lapierre s’inclina et suivit la veuve du colonel.

Quant à la jeune créole, elle se dirigea vers l’embrasure d’une fenêtre et ramena sur elle les rideaux, pour échapper à l’obsession de la foule, qui