Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/226

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— Non.

— Rien ?

— Rien.

— Ainsi, il faut renoncer à satisfaire une soif légitime ?

— Hélas… pas d’argent et… pas de crédit !

— C’est vrai. »

Nouveau silence, rompu, cette fois, par Cardon.

« Et toi, Lafleur, tu n’as donc pas cherché ?

— Si.

— Et tu n’as rien trouvé ?

— Si.

— Comment, tu as un moyen ?

— J’ai un moyen, et un bon ! répondit Lafleur, en sortant de sa réserve empruntée. Je puis m’écrier, comme le grand Archimède : "Eurêka !" j’ai trouvé ! Ami Cardon, embrassons-nous : désormais, nous boirons à bon marché.

— Explique-toi, je t’en prie… répliqua Cardon, dominé par une singulière émotion.

— C’est bien simple, mon cher, répondit Lafleur, tu sais ta chimie organique, n’est-ce pas ?

— Un peu.

— Voyons cela. Qu’arrive-t-il dans la fermentation des matières amylacées ?

— Qu’elles se dédoublent en alcool et en acide carbonique.

— En alcool, as-tu dit ?

— Oui, en alcool. — Eh bien ! qu’est-ce que l’alcool, sinon du whisky en esprit ?

— C’est, ma foi, vrai.

— Nous ferons du whisky, mon ami, puisque les épiciers et les aubergistes nous en refusent inhumainement ; et, pour punir ces tyrans dépourvus