Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/254

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— Tout cela est faux et de pure invention ! s’écria Lapierre avec force. Cet individu se moque de son auditoire, et je le mets au défi de prouver un seul de ses dires.

— Approchez, mademoiselle Gaboury, » se contenta de répondre l’accusateur.

Une femme en deuil, conduite par un tout jeune homme, se détacha du groupe retiré à l’écart et s’avança jusqu’en face de madame Privat.

Arrivée là, elle souleva son voile et exposa en pleine lumière sa pâle et belle figure.

— Tout ce que monsieur vient de raconter est de la plus scrupuleuse vérité, dit-elle. Je m’appelle Louise Gaboury et je suis cette femme honteusement calomniée par Joseph Lapierre.

— Et moi, je suis le frère de cette jeune fille et je corrobore son témoignage, ajouta l’enfant qui accompagnait Louise. Demandez mon nom à monsieur Lapierre et, s’il est revenu de la stupéfaction que lui cause ma présence ici, lorsqu’il m’a laissé hier soir sous les verrous d’un cachot de sa maison, il vous dira que je m’appelle Georges Gaboury. »

Lapierre proféra une menace incompréhensible et retomba sur son siège, le front baigné d’une sueur froide.

« C’est bien, mes enfants, dit le juge X… ; vous pouvez vous retirer. »

Ils obéirent ; mais, en passant devant Mlle Primat, Louise se sentit attirée par une douce traction et se retourna.

« Asseyez-vous ici, près de moi, ma chère demoiselle, lui dit Laure. Ne sommes-nous pas presque deux sœurs ? »

Louise regarda cette belle jeune fille qui avait