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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/255

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été si près d’être malheureuse à tout jamais, et murmura :

« Oh ! c’eût été trop dommage ! »

Puis elle prit place sur le siège qu’on lui offrait.

Quant au Caboulot, il regagna son coin, où l’attendaient les deux personnages qui restaient du groupe de tout à l’heure et qui n’étaient autres que nos buveurs de la nuit précédente : Lafleur et Cardon.

Le Roi des Étudiants reprit son formidable réquisitoire.

Ayant fait assister le lecteur à la conversation qui eut lieu, quelques jours auparavant, entre Després et Laure – conversation qui roula exclusivement sur les criminelles menées de Lapierre aux États-Unis et sa participation à l’hécatombe du régiment du colonel Privat – nous ne voulons pas nous répéter, certain que personne n’a oublié cette terrible révélation.

Nous nous contenterons de dire que le Roi des Étudiants fut implacable et que pas un fil de la sombre trame ourdie par Lapierre ne resta dans l’ombre. Il s’appliqua surtout à faire ressortir le machiavélisme odieux employé par l’ancien espion pour circonvenir Mlle Privat ; il exposa à l’assistance émue tout ce qu’il y avait de grand dans le dévouement de cette fière jeune fille, sacrifiant son bonheur à la mémoire de son père, imposant silence à son instinctive répulsion et épousant un homme détesté, pour empêcher qu’un soupçon planât sur la tombe de ce vénéré père. Puis, résumant et condensant le dramatique exposé qu’il venait de faire, il termina par une foudroyante péroraison, dont les dernières phrases furent celles-ci :