Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/40

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gai refrain, pagayant mollement, comme un homme qui n’est pas pressé.

Je l’abandonnai à la hauteur de l’îlot, pour obliquer à gauche et me diriger vers la demeure de mon père.

Lui se perdit dans l’obscurité, en amont, et je l’entendis atterrir presque en même temps que moi.

CHAPITRE VI

Le drame de l’îlot


Després, après s’être recueilli un instant, reprit ainsi sa narration :

« La découverte de la honteuse trahison dont j’étais victime avait réveillé dans mon cœur une foule de passions assoupies jusqu’alors. De sombres idées de vengeance m’agitaient, et c’est sous l’empire d’une de ces colères blanches qui ne raisonnent pas que je pris un parti.

« Je gravis au pas de course le côteau qui conduisait à la maison de mon père ; et, après avoir rendu compte à ce dernier de ma mission, je lui dis qu’une affaire importante m’obligeait à repartir de suite, et le priai de ne pas révéler à personne mon retour nocturne à Saint-Monat.

« Le bon vieillard parut quelque peu étonné de mes allures mystérieuses ; mais je le rassurai en lui disant qu’il s’agissait tout simplement d’un pari à gagner, et je fis mes préparatifs de départ.

« Ce ne fut pas long.

« De l’argent, quelques hardes, des provisions pour deux jours et une paire de revolvers chargés composèrent mon bagage, et je quittai la maison