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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/42

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« Je lui laissai prendre un peu d’avance, puis, à mon tour, je sautai dans mon canot et m’élançai silencieusement sur ses traces.

« Après une dizaine de minutes de cette chasse nocturne, j’abordais dans ma petite crique de la veille et je me glissais sans bruit jusqu’à mon poste d’observation de la nuit précédente.

« Lapierre était déjà rendu près de la maison. Je vis sa silhouette qui s’estompait faiblement sur le mur blanchi à la chaux.

« Tout semblait sommeiller dans la maison. Aucune lumière ne brillait aux fenêtres. Le monotone trémolo des grenouilles dans les ajoncs du rivage interrompit seul le silence pesant de la nuit.

« Tout à coup, j’entendis crier les gonds d’une porte qui s’ouvrait ; puis des pas légers se firent entendre, et Louise, en costume de voyage parut auprès de Lapierre.

« — Enfin, vous voilà ! fit le coquin.

« — Mon Dieu ! répondit la jeune fille d’une voix navrée, à quelle affreuse démarche m’obligez-vous ?

« — Allons, voilà vos terreurs puériles qui vous reprennent.

« — Mes bons parents, les abandonner ! ce pauvre Gustave, le trahir !

« — Mais, ma chère, vous les reverrez, vos parents – car, une fois mariés, nous reviendrons ; quant à cet imbécile de Gustave, vous me feriez plaisir en le laissant là où il est.

« — Il me semble que je fais un rêve terrible et que je ne pourrai jamais me résoudre à vous suivre.

« — En ce cas, éveillez-vous et prenez vite une