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Chapitre XII

Petite Revue de la Situation


Il nous faut ici, pour l’intelligence complète de ce qui va suivre, ouvrir une parenthèse et faire, à vol d’oiseau, une revue de la situation réciproque des personnages qui vont successivement se présenter sous nos yeux.

À tout seigneur, tout honneur ! Commençons par le fiancé de mademoiselle Privat.

C’était, en vérité, un fort joli garçon que ce chenapan de Lapierre.

Grand, bien découplé, souple et gracieux dans ses mouvements, il était l’heureux possesseur d’une tête caractéristique, où il y avait, mêlés assez confusément, du grec et du mauresque.

En effet, si son nez un peu aquilin et la coupe hardie de son visage rappelaient vaguement le type athénien, sa peau mate et légèrement bronzée n’en aurait pas moins fait honneur à la langoureuse physionomie d’un descendant des Maures de l’Andalousie.

Quoi qu’il en soit, un détail presque insignifiant dérangeait, constatation faite, l’harmonie classique et le calme olympien de cette belle figure, et ce détail se trouvait dans le regard.

Lapierre avait des yeux noirs fort grands et fort beaux ; mais, chose extraordinaire, il ne pouvait les maintenir en repos et les fixer carrément sur une autre paire d’yeux. Son regard, sans cesse en mouvement et comme égaré, ne faisait qu’effleurer le regard fixé sur lui et se plaisait, de