Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/99

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— Mademoiselle, vous êtes dans la plus singulière des erreurs, et le sentiment que m’a fait éprouver l’impertinence de votre cousin est tout autre.

— Vous ne me donnerez pas le change, monsieur.

— Écoutez-moi, et vous ne tarderez pas à être convaincue. Depuis longtemps déjà, je suis en butte aux mesquines agaceries de ce petit carabin qui vient de m’insulter, et je me suis demandé plus d’une fois quelle raison il avait de m’en vouloir…

« La ridicule menace de tout à l’heure, jointe à mes observations personnelles, a été pour moi un trait de lumière…

« Je tiens la clé de l’énigme.

— En vérité ?… Vous êtes plus avancé que moi, car j’ignore complètement pourquoi mon cousin semble avoir pour vous un si profond mépris.

— Je vais vous en instruire, mademoiselle, et vous donner sans ambages la cause de ce grand mépris dont vous parlez avec une certaine complaisance.

— Je serais heureuse de le savoir, je l’avoue…

— Eh bien ! soyez doublement heureuse, ma fiancée, car monsieur Champfort ne m’honore de son dédain que parce qu’il… vous aime !… »

À cette déclaration formelle, qui venant confirmer des soupçons nés le jour même dans son esprit, la pauvre Laure se sentit pâlir affreusement. Sans le vouloir, elle porta une de ses mains à son cœur, tandis que l’autre comprimait son front qui semblait vouloir éclater.

C’est que, chez elle aussi, la lumière venait de se faire. Elle revit, à la clarté de cette tardive révélation, les beaux jours d’autrefois, alors que son cousin et elle folâtraient gaiement sur les plages