— Et mes deux esclaves, cerbères vigilants et incorruptibles, qui gardent toutes les issues ?… Et moi, le terrible Ahmed, dont la jalousie féroce tient toujours les yeux ouverts ?…
— Vous dormirez tous, aimables bourreaux de la princesse Calamaki.
— Mais non !
— Mais si !
— Je veux veiller sur mon bien, moi que diable !
— Vous ne le pouvez pas, infortuné père : la main criminelle de votre fille aura versé dans votre café un puissant soporifique.
— Tu veux m’empoisonner, malheureuse ?
— Hélas ! oui, cher père… mais pas tout-à-fait, et vous n’en mourrez pas.
— Allons ! je me résigne, puisqu’il le faut.
— Vous êtes sublime, papa.
— Et, petite sournoise, quand tu auras accompli ce noir forfait-là, quand tu nous auras tous jetés dans les bras de Morphée, que comptes-tu faire ?