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LES CARILLONS.

d’accord avec Filer et sa coterie. Je ne suis d’accord avec aucune coterie. Mon ami le Pauvre n’a rien à faire avec toutes ces choses, et aucune de ces choses n’a rien à faire avec lui. Mon ami le Pauvre, dans mon quartier, est mon affaire à moi. Aucun homme ni aucune société d’hommes n’ont le droit d’intervenir entre mon ami et moi. C’est sur ce terrain que je me place. Je prends un… un rôle paternel à l’égard de mon ami. Je lui dis : Mon ami, je vous traiterai paternellement. »

Toby écoutait sérieusement et commençait à se sentir plus heureux.

« Votre unique affaire, mon brave homme, reprit sir Joseph, regardant Toby comme le représentant de son abstraction, vous n’avez plus dans la vie à faire qu’à moi. Vous n’avez besoin de penser à rien. Je penserai pour vous ; je sais ce qu’il vous faut ; je suis votre père perpétuel. Tel est le décret de la sagesse providentielle. Or, le but de votre création est celui-ci : non pas de vous goinfrer, de chercher des jouissances brutales dans la gourmandise (Toby se souvint des tripes avec remords), mais de comprendre la dignité du travail ; allez, la tête haute, respirer l’air vivifiant du matin et… arrêtez-vous là ! travaillez et soyez sobre, soyez respectueux, exercez-vous à l’abnégation, élevez votre famille avec peu de chose, payez votre loyer, ayez la régularité d’une horloge, soyez ponctuel dans vos affaires (je vous donne un bon exemple ; vous trouverez toujours M. Fish,