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LES CARILLONS.

putation, sa bonne santé, ses forces, ses amis, son ouvrage… tout !

— Il ne perdit pas tout, mistress Trugby, dit le monsieur en noir, puisqu’il gagna une femme, et je voudrais savoir comment ?

— J’y viens, monsieur, j’y suis tout à l’heure. Cela dura plusieurs années ainsi ; lui, tombant de plus en plus bas, elle, la pauvre créature, souffrant toutes les misères qui auraient dû user sa vie. Enfin il fut si mal noté que personne ne voulut plus l’employer ou faire attention à lui, et partout où il se présentait on lui fermait la porte. En errant de maison en maison, il s’adressa pour la centième fois à un monsieur qui l’avait souvent fait travailler (il était toujours un bon ouvrier). Ce monsieur, qui savait son histoire, lui dit : Je vous crois incorrigible. Il n’est qu’une personne au monde qui peut-être saurait vous ramener dans le bon chemin : qu’elle s’en charge et je me fierai encore à vous. Ce fut ce que ce monsieur lui dit, ou quelque chose comme cela, dans sa mauvaise humeur.

— Ah ! dit le monsieur en noir. Eh bien !

— Eh bien, monsieur, il alla trouver Meg, se jeta à ses genoux, lui raconta ce qui en était, la suppliant de le sauver.

— Et elle ? modérez votre émotion, mistress Tugby.

— Elle vint ce même soir à moi pour me demander