Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/101

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la hanche. Lorsque je tournai la tête, il lorgnait de son bon œil les rênes des chevaux.

« — N’est-ce pas vrai ? » lui demanda William.

« — Qu’est-ce qui est vrai ? » demanda le Monsieur louche.

» Que vous engraissez des bœufs de Suffolk par centaines.

» — Je le croirais assez, » dit l’autre, et il sentait le fumier au point de n’avoir pas besoin d’attestation plus directe.

« — Un pareil homme, » me dit à l’oreille le cocher qui arrêtait en ce moment les chevaux devant un relais ; « un pareil homme n’est pas fait pour être derrière le siège, hé ? »

J’interprétai cette remarque comme l’insinuation du désir qu’il avait que je cédasse ma place au Monsieur louche, et je proposai, en rougissant, d’en changer avec lui.

« — Ma foi, Monsieur, si cela vous est égal, » dit William, « je crois que ce serait plus convenable. »

J’ai toujours considéré cet incident comme mon premier échec dans le monde. En retenant ma place sur le siège au bureau de la diligence, j’avais donné une demi-couronne de surplus au commis pour qu’elle me fût garantie. Je