Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/12

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Miss Betsey Trotwood le remercia et nous le suivîmes dans son cabinet, qui était meublé comme une étude d’homme de loi, avec des registres, des livres, des dossiers, des cartons, et cætera. La fenêtre donnait sur un jardin et un coffre-fort en fer était scellé dans le mur près du manteau de la cheminée.

« — Eh bien ! Miss Trotwood, quel vent vous amène ? Un bon vent, je l’espère ? » dit M. Wickfield, car c’était lui, légiste de sa profession et agent des domaines d’un riche propriétaire du comté.

« — Je ne viens pas pour un procès, » dit ma tante.

» — À la bonne heure, Madame, » dit M. Wickfield, « mieux vaut venir pour toute autre chose. »

La tête de M. Wickfield avait blanchi complètement depuis que son portrait avait été fait, quoique ses sourcils fussent restés noirs. Sa physionomie était très avenante et je la trouvai belle. Son teint brillait de cette carnation qu’on attribue à l’usage du vin de Porto : le son de sa voix et sa tendance à l’obésité trahissaient également la même origine. Sa mise était propre et soignée : il portait un habit bleu, un gilet rayé et un pantalon de