Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/13

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nankin. Telle était la blancheur de sa fine chemise plissée et de sa cravate en mousseline, qu’à ma jeune imagination, amoureuse de métaphores, ce beau linge rappela le duvet de la gorge d’un cygne.

« — Voici mon neveu, » dit ma tante.

« — J’ignorais que vous en eussiez un, Miss Trotwood, » répondit M. Wickfield.

« — C’est-à-dire mon petit-neveu, » répliqua ma tante.

« — J’ignorais que vous eussiez un petit-neveu, sur ma parole, » répliqua M. Wickfield.

» — Je l’ai adopté, » poursuivit ma tante, dont le geste indiqua clairement que peu lui importait qu’il ignorât ou qu’il sût d’avance ce qu’elle lui apprenait. « — Je l’ai adopté et je le conduis ici pour le mettre dans un pensionnat où il puisse être bien élevé et traité avec douceur. Veuillez donc m’informer si vous en avez un, ce que c’est, et tout le reste.

» — Avant de vous conseiller convenablement, » dit M. Wickfield, « permettez que je commence par ma vieille question : quel est votre motif ?

» — Vous feriez perdre patience à Job ! » s’écria ma tante, « avec votre manie de cher-