Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cher d’autres motifs que ceux qui vous sautent aux yeux. Pourquoi mettrais-je cet enfant dans un pensionnat si ce n’est pour qu’il apprenne à être heureux en apprenant à être utile.

» — Ce doit être un motif double, » dit M. Wickfield secouant la tête en souriant d’un air incrédule.

« — Double fadaise, mon cher M. Wickfield ! » répliqua ma tante ; « — prétendez-vous avoir le monopole des motifs simples et directs dans ce monde ?

» — Non ; mais je n’ai qu’un motif, un seul, dans ma vie, Miss Trotwood, » dit M. Wickfield ; « les autres en ont douze, vingt, cent. Je n’en ai qu’un : voilà la différence ; cependant c’est m’écarter de la question. Vous me demandez quel est notre meilleur pensionnat. Quel que soit votre motif, c’est le meilleur que vous voulez ?

» — Oui, le meilleur.

» — Notre meilleur ne pourrait, pour le moment recevoir votre neveu comme interne, » dit M. Wickfield d’un air réfléchi.

« — Mais on pourrait, en attendant, le loger ailleurs, je suppose ? » suggéra ma tante.

» — Oui, sans doute, je le pense, » dit M. Wickfield ; et après une courte discussion