Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/140

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rentrait chez son oncle le soir ; et, après avoir pris congé de M. Omer, de sa fille et de ses petits marmots, je me dirigeai vers la demeure de ma chère Peggoty.

Elle y était, préparant le dîner à la cuisine : elle vint m’ouvrir la porte et demanda ce que je désirais. Je la regardai en souriant, et elle ne sourit pas. Je n’avais jamais cessé de lui écrire ; mais il y avait au moins sept ans que nous nous étions vus.

« — M. Barkis est-il chez lui, Madame ? » dis-je feignant de parler d’une voix rude.

« — Il est chez lui, Monsieur, » répondit-elle ; « mais il est dans son lit souffrant de son rhumatisme.

« — Ne fait-il plus le voyage de Blunderstone ?

» — Il le fait quand il se porte bien.

» — Allez-vous quelquefois à Blunderstone vous-même, Mrs Barkis ? »

Elle me regarda plus attentivement et je remarquai un tressaillement de ses mains comme si elle allait les joindre.

« — C’est, » ajoutai-je, « parce que je voudrais faire une question ou deux sur une maison de ce village, la… comment l’appelle-t-on ? Rookery ; oui, Rookery, c’est cela. »