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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/145

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trouvée sous mon oreiller, » dit-il. La satisfaction que lui procurait le succès de son artifice et l’idée qu’il avait sauvé le secret de son coffre impénétrable, semblaient compenser pour lui ses horribles angoisses.

Je prévins Peggoty de la visite de Steerforth, et il ne tarda pas à paraître. Je suis persuadé qu’eût-il été son bienfaiteur, elle n’aurait pas accueilli mon ami avec plus de gratitude et de dévoûment. Il la captiva d’ailleurs par ses manières faciles, par sa grâce, par l’art naturel avec lequel il savait se mettre à la portée de tous et s’associer directement à tout ce qui intéressait les autres ; elle le trouva charmant et conçut pour lui une espèce d’adoration.

Il accepta de dîner avec nous, et je ne saurais dire avec quelle aimable gaîté il figura à cette humble table. Il voulut aussi faire la connaissance personnelle de M. Barkis, et sembla porter avec lui, dans sa chambre d’invalide, une température de lumière, de douce chaleur et de santé. Tout cela sans bruit, sans effort, sans affectation, comme s’il lui eût été impossible d’être moins gracieux, moins naturel, moins agréable.

Il fut convenu que je coucherais dans ma chambre, chez Mrs Barkis, et que Steerforth