Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/147

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pas la seule qui fût livrée à une animation extraordinaire. M. Daniel Peggoty, tout rayonnant de joie et riant de tout cœur, ouvrait ses bras robustes en invitant du regard la petite Émilie à s’y précipiter. Cham, avec un mélange d’admiration exaltée et une sorte de timidité honteuse qui allait bien à sa physionomie, tenait la petite Émilie par la main comme s’il la présentait à M. Daniel. La petite Émilie, enfin, rougissant avec un gracieux embarras, fut la première à nous apercevoir, ce qui l’empêcha de se réfugier dans les bras de son oncle, comme elle était dans l’intention de le faire. Tels étaient, dans leurs attitudes, les personnages du tableau que nous eûmes devant les yeux quand nous passâmes de l’obscurité froide d’une nuit d’hiver à la lumière de cet intérieur.

Mais notre présence inattendue fit succéder l’étonnement aux diverses expressions des figures que j’essaye de retracer.

J’étais allé droit à M. Daniel Peggoty et lui tendais la main ; Cham s’écria : — « M. Davy ! c’est M. Davy ! »

En ce moment, nous échangeâmes de cordiales étreintes, parlant tous à la fois et nous demandant comment nous nous portions. M. Da-