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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/148

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niel Peggoty paraissait le plus ravi : il était triomphant de cette visite, allant de Steerforth à moi et de moi à Steerforth.

« — C’est un honneur pour moi, » dit-il, quand se fut calmée un peu la confusion de cette reconnaissance, « un honneur dont je suis fier et qui complète cette soirée, la plus belle de toute ma vie. Émilie, ma chère fille, venez ici ; venez ici, ma petite sorcière. Voici l’ami de M. Davy ; voici le Monsieur dont M. Davy nous avait tant parlé, et qui arrive pour ajouter au bonheur de votre oncle… »

Et, en parlant ainsi, il encadrait le visage de sa nièce entre ses deux larges mains ; il la baisa au front dix à douze fois ; puis, l’ayant pressée sur sa poitrine, il la laissa aller. Émilie courut s’enfermer dans la chambrette où j’avais dormi lors de ma première excursion à Yarmouth.

« — Suivez-la, mère Gummidge, » dit M. Daniel après avoir promené autour de lui ses regards triomphants et se tournant vers Steerforth ; « Vous avez vu, » ajouta-t-il, « notre petite Émilie, depuis long-temps l’ange de cette maison. Je ne suis pas son père, je n’eus jamais d’enfants, mais je ne l’aimerais pas davantage si elle était ma fille, vous comprenez.