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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/149

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» — Je comprends parfaitement, » répondit Steerforth avec cet air de tendre intérêt qui lui gagnait les cœurs sans qu’il eût besoin de prodiguer les paroles.

« — Je vous remercie, » continua M. Daniel, « je vois que vous me comprenez ; M. Davy est là pour vous dire ce qu’était enfant notre petite Émilie : vous jugez par vous-même ce qu’elle est aujourd’hui ; mais ni lui ni vous ne pouvez mesurer toute l’étendue de mon affection pour cette céleste créature… Je suis, Monsieur, d’une nature brute et rude, un vrai hérisson de mer, et cependant, je crois qu’une mère seule, voyez-vous, pourrait aimer notre petite Émilie comme je l’aime. Mais il y a quelqu’un autre ici, qui a connu notre Émilie depuis le jour où son père se noya, quelqu’un qui a vécu avec elle, enfant, jeune fille et jeune femme ; quelqu’un qui n’a pas non plus l’écorce bien lisse, un marinier comme moi, un second hérisson d’eau salée, ce qui ne l’empêche pas d’être un honnête garçon et d’avoir le cœur à la bonne place. »

À ce portrait, Cham de rire en nous regardant, pensant que nous le reconnaissions comme il se reconnaissait lui-même.

« — Vous allez voir ce que fait ce jeune hé-