Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/151

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tant ! Oh ! mon oncle, je ne pourrai jamais l’épouser, c’est un si bon garçon. » Je l’embrasse et lui réponds : « — Ma chère Émilie, comme vous voudrez, choisissez vous-même, vous êtes aussi libre que l’oiseau dans l’air. » Puis je vais à lui et lui dis : « — Cham, je l’aurais bien voulu, mais cela ne se peut ; continuez à être pour elle ce que vous étiez, un bon frère, et montrez-vous un homme. — Je me montrerai un homme, dit-il, et, en effet, il a été tel pendant deux ans. »

M. Daniel Peggoty avait exprimé, par les changements de sa physionomie, les diverses phases de son récit. Il reprit ici l’air joyeux et triomphant : — « Tout-à-coup, un soir… comme qui dirait ce soir, arrive la petite Émilie de son atelier de couture et lui avec elle. Jusque-là rien d’étonnant, il a toujours été un bon frère, allant chercher sa sœur et lui faisant escorte à la brune ; mais voilà mon hérisson qui s’écrie tout transporté : « — Mon oncle, vous voyez celle qui sera ma petite femme ! — Oui, mon oncle, si vous le voulez, » dit Émilie moitié hardie, moitié timide, moitié riant, moitié pleurant. « — Si je le veux ! si je le veux, ma chère ! Eh ! que voudrais-je autre chose ? — Eh bien, répète-t-elle, j’y ai réfléchi,