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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/153

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sienne m’émurent vivement. Je ne sais quelle influence les souvenirs de mon enfance pouvaient avoir sur cette émotion : étais-je venu avec l’idée que la vue de la petite Émilie réveillerait en moi ma passion enfantine pour elle ? Il me serait difficile de dire oui, difficile de dire non : tout ce que je sais aujourd’hui encore, c’est que j’aurais eu peine à analyser et peine à exprimer ce que j’éprouvai. Aussi laissai-je parler Steerforth, qui répondit à l’oncle et au neveu avec une telle adresse, qu’en quelques minutes nous fûmes tous à notre aise et tous heureux de nous trouver ensemble.

« — M. Peggoty, » dit-il, « vous êtes un excellent homme et méritez tout le bonheur qui vous arrive ce soir. Et vous, M. Cham, je vous félicite, mon cher garçon ; permettez tous les deux à l’ami de Davy de vous serrer la main cordialement ; et vous, Davy, tisonnez le feu, qu’il flambe comme un feu de joie… Mais, M. Peggoty, il faut que vous rameniez ici votre aimable nièce ; il faut qu’elle prenne ce siége au coin de la cheminée. Un siége vide… à votre foyer, dans une soirée pareille… non, non… je ne voudrais pas que ma présence en fût la cause, pour tout l’or des Indes ! »