Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/172

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» — Pourquoi ? En vérité, c’est uniquement parce qu’au moment où elle m’est apparue, je pensais à quelque chose comme elle. D’où diable est-elle sortie ?

» — De l’ombre de cette muraille, » dis-je en montrant une clôture que la route côtoyait pendant une centaine de pas.

« — Elle est partie, » reprit Steerforth en tournant la tête ; « et avec elle, adieu à toute pensée fâcheuse : allons dîner. »

Et cependant, avant que nous fussions arrivés à l’hôtel, Steerforth tourna encore plus d’une fois la tête, plus d’une fois aussi il lui échappa quelques paroles entrecoupées ; sa préoccupation ne s’évanouit qu’à la table où nous nous assîmes pour dîner. Nous fûmes servis par Littimer ; ce grave serviteur produisit sur moi l’impression que j’ai essayé de décrire, et je ne pus m’empêcher de traduire ses réponses respectueuses (et respectables) à toutes mes questions sur la santé de Mrs Steerforth, sur celle de Miss Dartle, etc., etc., par cette phrase : « Vous êtes jeune, Monsieur, vous êtes extrêmement jeune ! »

Nous n’avions pas fini de dîner, lorsque Littimer, faisant un ou deux pas vers nous, dit à son maître ;