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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/184

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que toute la ville foulerait aux pieds comme un ver, une pauvre fille qu’Émilie a connue autrefois à l’école et puis dans l’atelier de M. Omer, quoiqu’elle ne doive plus la connaître… Martha Endell, plus âgée qu’Émilie de deux ou trois ans.

» — C’est la première fois que j’entends son nom, » dis-je, « quoique j’aie dû la voir parmi les ouvrières de M. Omer.

» — L’oncle Daniel, voyez-vous, » poursuivit Cham, « tout bon, tout tendre qu’il est, n’aurait pu supporter de voir son Émilie et cette Martha Endell causer ensemble pour tous les trésors engloutis dans la mer. »

Je compris aussi bien que Cham le sentiment de M. Daniel Peggoty et ne doutai pas que cette malheureuse ne fût la même que nous avions rencontrée ce soir même sur la grève suivant Cham et Émilie.

« — Je vous avoue, M. Davy, que j’éprouve la même chose que l’oncle Daniel, » dit Cham. « Mais comment résister à la compassion exprimée par Émilie ? Je n’ai pu la blâmer quand j’ai su qu’ayant tracé quelques mots au crayon, elle avait jeté le papier à Martha en lui disant : « Je ne puis vous voir ici ; tenez, voilà un billet pour ma tante Barkis : allez