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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/185

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m’attendre dans sa maison ; elle vous recevra pour l’amour de moi. J’irai vous y trouver dès que mon oncle sera embarqué. » Je n’ai pu la blâmer ni refuser de l’accompagner ; je n’ai pu la blâmer quand elle m’a dit tout à l’heure, avant d’entrer : « Cham, nous sommes venus ici sans ma bourse, allez la chercher. »

Je ne savais si je devais entrer avec Cham ; mais ce fut Peggoty qui lui ouvrit. Comme elle me tendit la main, je franchis aussi le seuil de la porte, et, presque sans le vouloir, je me trouvai au milieu de la cuisine qu’il fallait traverser pour monter à ma chambre.

Émilie était là debout, les larmes aux yeux, et à ses genoux, dans une attitude qui révélait qu’elle venait de les embrasser, je vis Marthe Endell prosternée devant le foyer.

« — Cham, » dit Émilie à demi-voix, « Martha désire se rendre à Londres.

» — Plutôt à Londres qu’ici, » interrompit une voix, celle de Martha, restant toujours aux pieds d’Émilie. « Personne ne me connaît là, tout le monde me connaît ici.

» — Que fera-t-elle à Londres ? » demanda Cham.

Martha releva la tête et promena un regard sombre autour d’elle, puis la laissa retomber