Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/186

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sur une chaise, comme ferait une femme accablée par la fièvre ou qui a éprouvé l’angoisse d’une convulsion.

« — Elle tâchera de bien faire, » dit Émilie. « Vous ne savez pas tout ce qu’elle nous a promis, à ma tante et à moi ! »

Ma bonne Peggoty exprima sa sympathie et sa pitié par un signe de tête.

« — Oui, je tâcherai… » dit Martha, « si l’on peut m’aider à fuir d’ici. Je ne puis faire pire que je n’ai fait ici ; je puis mieux faire. Ah ! arrachez-moi de ces lieux où toute la ville me connaît depuis l’enfance. »

Cham mit un petit sac de toile dans la main d’Émilie, qui le prit croyant que c’était sa bourse ; mais s’apercevant bientôt de ce qu’elle croyait être une méprise, elle montra le sac à Cham.

« — Non, non, c’est à vous, bien à vous, Émilie, » dit-il à demi-voix ; « tout ce que j’ai au monde n’est-il pas à vous à présent.

De nouvelles larmes mouillèrent les paupières d’Émilie, qui se tourna vers Martha et prit dans le sac une partie de son contenu qu’elle lui remit en se baissant vers elle et lui demandant si c’était assez.

« — Oh ! c’est trop, » dit Martha, qui lui