Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/187

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baisa la main, se leva et, s’enveloppant de son châle, sortit en pleurant : elle s’était arrêtée un moment sur la porte comme pour parler encore ; mais les sanglots étouffèrent sa voix.

Lorsque la porte se referma sur elle, Émilie cacha son visage dans ses mains et fondit en larmes.

« — Ne pleurez pas, Émilie, ne pleurez pas ainsi, ma chère, » lui dit Cham en lui frappant doucement sur l’épaule.

« — Oh ! Cham, » s’écria-t-elle, « je ne suis pas une aussi bonne fille que je devrais l’être. Non, non, il s’en faut. Je sais que je n’ai pas le cœur reconnaissant que je devrais avoir.

» — Oui, oui, vous l’avez, j’en suis certain, » dit Cham.

« — Non, non, » dit Émilie… « Je ne suis pas la bonne fille que je devrais être. Je le sais, il s’en faut, il s’en faut. »

Et elle pleura comme si son cœur allait se briser.

« — J’éprouve trop votre affection, je le sais, » dit-elle encore ; « je suis souvent de mauvaise humeur avec vous, souvent capricieuse… et vous êtes si bon, toujours si bon ! Je devrais mieux reconnaître vos soins pour moi, ne pas être ingrate, vous rendre heureux !