Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/188

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» — Vous me rendez toujours heureux, ma chère Émilie, » dit Cham, « vous voir, c’est déjà le bonheur. Je suis heureux, tout le jour, en pensant à vous.

« — Oh ! ce n’est pas assez, » s’écria-t-elle, « si vous êtes heureux, c’est parce que vous êtes bon, et non parce que je suis bonne. Oh ! mon cher Cham, vous auriez mieux fait d’aimer une autre que moi, — une autre plus digne de vous, moins capricieuse, moins changeante, qui fût tout entière à vous.

» — Pauvre cœur trop tendre ! » dit Cham à demi-voix, « Martha l’a troublé !

» — Je vous en prie, ma tante, » reprit Émilie, « venez ici et laissez-moi reposer un peu mon front sur vos genoux. Ah ! je suis bien malheureuse, ce soir, ma tante ! Ah ! je ne suis pas aussi bonne fille que je devrais être. Non, non, je le sais. »

Peggoty s’était empressée d’aller s’asseoir sur la chaise près de la cheminée. Émilie, lui passant les bras autour du cou, s’agenouilla et la regarda avec tristesse.

« — Oh ! je vous en prie, ma tante, aidez-moi à être bonne ; Cham, mon cher ami, aidez-moi ; M. Davy, en souvenir d’autrefois, aidez-moi aussi. Je veux être meilleure que je