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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/201

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» — Certainement non, » reprit-elle ; « un marchand de Londres serait bien fâché de vendre une chose qui serait la chose qu’il annonce. »

Je me gardai bien de contredire cette opinion qui ne m’empêcha pas de satisfaire un vigoureux appétit, et ma tante n’en fut pas moins enchantée de voir comme je soupais.

La nappe ayant été enlevée, Jeannette aida ma tante à arranger ses cheveux, à mettre sa coiffe de nuit et à faire l’espèce de toilette habituelle qui précédait son coucher. Son autre habitude invariable était de prendre un verre de vin blanc chaud trempé d’eau et sucré, dans lequel elle mouillait quelques rôties de pain. Ce fut moi qui lui préparai cette libation domestique, et, pendant qu’elle la dégustait, je m’assis en face d’elle pour lui tenir compagnie.

« — Eh bien ! Trot, » me dit-elle en me contemplant de son regard le plus bienveillant, « que pensez-vous de mon idée sur l’état de proctor ? c’est-à-dire y avez-vous déjà pensé ?

» — J’y ai beaucoup pensé, ma chère tante, et j’en ai beaucoup causé avec Steerforth ; c’est une idée qui me sourit, qui me sourit on ne peut davantage.

» — Allons, » répondit-elle, « cela me fait plaisir.