Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/241

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Elle posa un moment sur mon bras sa main… sa main, dont le toucher n’était comme le toucher d’aucune autre main… J’éprouvai à tel point l’influence bienfaisante, que je ne pus m’empêcher de porter cette main à mes lèvres et de la baiser avec reconnaissance.

« — Asseyez-vous, » dit Agnès avec sa grâce si simple ; « ne soyez pas malheureux, Trotwood. Si vous ne pouvez avoir confiance en moi, qui prendrez-vous pour confidente ?

» — Oh ! Agnès, » répondis-je, « vous êtes mon bon ange. »

Elle sourit… et hocha la tête avec tristesse, il me sembla.

« — Oui, Agnès, » répétai-je, « mon bon ange, toujours mon bon ange.

» — Si je l’étais, en effet, » dit-elle, « si je l’étais… j’aurais à cœur de vous prévenir… »

Je la regardai d’un air curieux, mais déjà avec un pressentiment de ce qu’elle voulait dire.

« — Oui, » continua-t-elle d’un air sérieux, « j’aurais à cœur de vous prévenir contre votre mauvais ange.

» — Ma chère Agnès, » lui dis-je, « si c’est de Steerforth que vous voulez parler…

» — C’est de lui, Trotwood, » répliqua-t-elle.

« — En ce cas, Agnès, vous lui faites injure.